En fin d’été dernier il y a eu une discussion sur le WhatsApp du club par la suite de publications de photos de divers poissons. Des discussions oscillaient entre le « KeepThemWet » (garder les humide – préserver le poisson) et comment réussir à faire de belles photos de nos poissons.
Je me suis d’abord intéressé à la survie des poissons et donc aux meilleures pratiques du catch and release (capturer et relacher). Nous verrons aussi un peu comment prendre des photos. Je suis tombé sur le site internet d’une organisation américaine « KeepFishWet » qui promeut ces bonnes pratiques en donnant en plus des conseils. Il y a une multitude de sources sur Internet qui prodigue aussi des conseils. Pour cet article, je me suis appuyé sur les principes de KeepFishWet en ajoutant des conseils et infos glanées sur d’autres sites comme celui du Ministère du Développement Durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec. J’essaie ici d’en faire un résumé.
Cet article n’est pas là pour faire la leçon, je suis moi-même pas forcément respectueux de tous ces conseils à chaque capture, nul n’est parfait… Il est là pour nous aider à évoluer vers une bonne pratique du no-kill et pourquoi pas aussi réussir aussi de belles photos…
Les 3 principes édictés par « KeepFishWet » pour maximiser la survie des poissons capturés :
- Minimiser l’exposition à l’air :
Tout comme les humains, les poissons ont besoin d’oxygène pour soutenir les fonctions corporelles essentielles et les maintenir en vie. Ce qui est différent, c’est que les poissons tirent leur oxygène de l’eau (il est dissous), et non de l’air. La respiration des poissons (« respiration ») consiste à déplacer l’eau dans leur gueule et sur leurs branchies, que ce soit en la pompant ou en nageant la gueule ouverte.
De plus, comme les humains, les poissons ont besoin de respirer davantage pendant l’effort, d’autant plus lorsqu’ils se débattent au bout de la ligne ou au fond de l’épuisette. Maximiser la capacité des poissons à obtenir de l’oxygène lorsqu’ils se remettent du stress de la pêche est essentiel pour un rétablissement rapide.
Vous pouvez réduire les impacts négatifs en gardant la bouche et les branchies d’un poisson complètement immergées dans l’eau autant que possible. C’est simple - #keepfishwet.
- Éliminer le contact avec les surfaces sèches :
Les poissons ont une couche protectrice de mucus et d’écailles qui les protègent des maladies. Le contact avec des surfaces sèches, dures ou rugueuses (comme les mains, les rochers, le sable et le fond des bateaux) peut éliminer le mucus et les écailles, ce qui rend les poissons plus sensibles aux maladies, en particulier aux infections fongiques. Garder les poissons dans ou au-dessus de l’eau et les tenir avec des mains propres et mouillées ou une épuisette en caoutchouc souple aidera à garder leur couche de mucus et leurs écailles intactes et à protéger les poissons des maladies.
- Réduire le temps de manipulation :
Les poissons sont des animaux sauvages et leur manipulation est stressante pour eux, qu’ils soient dans vos mains ou dans une épuisette. Il peut s’écouler des heures avant qu’un poisson ne revienne physiologiquement à la normale une fois qu’il est relâché. Plus vous manipulez un poisson longtemps, plus c’est stressant pour lui, ce qui aggrave le stress associé à la capture.
Ne confondez pas le fait de voir un poisson « nager très bien » avec un signe qu’il s’est complètement rétabli. Si vous n’avez pas l’intention de prendre une photo de votre prise, envisagez de relâcher le poisson sans le toucher. Passez votre main le long de la ligne et retirez l’hameçon - ce qui est encore plus facile si l’hameçon est sans ardillon.
En plus de ces 3 principes voici quelques conseils pratiques :
Conseils |
Les conseils pour soutenir les 3 principes plus larges édictés précédemment. La plupart des conseils ne vous obligent pas à acheter plus d’équipement, mais plutôt à passer un peu plus de temps sur la préparation et à prendre pleinement conscience de ses actions au bord de l’eau. Cette liste fournit des actions simples et faciles que chaque pêcheur peut faire. |
- Avant d’aller à la pêche :
- Respecter les réglementations locales :
Respecter les interdictions locales pour la protection des poissons, exemples : périodes d’interdictions, interdiction de pêche aux appâts naturels, vifs, hameçons sans ardillons, une seule mouche, etc.
- Respecter les périodes de frai :
Respecter les périodes de frai des poissons, même si la pêche est autorisée, exemples : sandre, black-bass, bar, etc.
- Surveiller la température de l’eau et les niveaux :
La température de l’eau a un impact important sur le métabolisme des poissons, par exemple 25°C est le seuil létal de la truite fario, mais elle est en stress important au-delà de 19°C. Faites très attention à la façon dont vous manipulez le poisson lorsque la température de l’eau se réchauffe. Dans la plupart des cas, l’oxygène dissous diminue à mesure que la température de l’eau augmente, ce qui signifie que les poissons peuvent mettre plus de temps à se remettre d’une capture. Evitez également les étiages sévères tels que ceux vécus pendant la sécheresse de 2022.
- Avant votre premier lancer :
- Utiliser des hameçons sans ardillons :
Ecraser les ardillons des hameçons. Non seulement les hameçons sans ardillon causent moins de dommages au poisson, mais ils sont également beaucoup plus faciles et plus rapides à retirer - particulièrement utiles lorsqu’ils se retrouvent dans votre oreille ou vos doigts ! Cela ne s’applique pas seulement aux hameçons simples, mais aussi aux hameçons triples. Privilégier l’utilisation d’hameçons simples et limiter le nombre d’hameçons. Eviter également les hameçons inox qui ne se dégradent pas, en cas de casse ou d’obligation de couper sa ligne si le poisson a engamé trop profondément.
- Eviter les appâts naturels et privilégier mouches et leurres :
La principale cause de mortalité des poissons capturés et remis à l’eau est les blessures causées par l’hameçon, généralement à cause d’un hameçon profondément engamé. Les poissons sont beaucoup plus susceptibles d’avaler des appâts vivants et naturels, ce qui entraîne des blessures et la mort. Si vous avez l’intention de ne capturer que des poissons avec remise à l’eau (et non de les garder), utilisez des appâts artificiels et/ou des hameçons circulaires (qui réduisent également les taux d’hameçonnage profond).
- Toujours avoir une pince pour retirer les hameçons (pince à clamper) :
Ayez toujours une pince à clamper facilement accessible ou un autre outil pour retirer un hameçon, ce qui permettra de retirer rapidement et soigneusement les hameçons. Si un poisson a profondément engamé, coupez la ligne au lieu d’essayer de retirer l’hameçon (d’où l’intérêt des hameçons dégradable – pas d’inox).
- Utiliser des épuisettes avec filets en caoutchouc (ou mailles fines sans nœuds) :
Si vous pouvez décrocher le poisson sans le sortir de l’eau et sans le mettre à l’épuisette, privilégiez cette solution. Si l’utilisation de l’épuisette s’impose, utiliser des épuisettes avec filets en caoutchouc. Les filets en caoutchouc sont moins abrasifs et endommagent moins la vase, les écailles, les nageoires et les branchies des poissons que les filets à mailles de nylon noués. De plus, les hameçons ne s’accrochent pas autant aux filets en caoutchouc, ce qui peut aider à réduire le temps passé en captivité.
- Ne jamais utiliser de Fish-Grip (pince à poisson) :
Les dispositifs de préhension des lèvres ne doivent être utilisés que sur des poissons que vous n’avez pas d’autre moyen de contrôler ou de manipuler, y compris les poissons à dents. De plus, les poissons ne doivent jamais être tenus verticalement par un dispositif de préhension à lèvre.
- Lorsque vous attrapez un poisson :
- Limiter le temps de combat :
Une fois ferré, un poisson se bat vigoureusement. En ramenant un poisson rapidement et éviter d’aller jusqu’à l’épuisement, vous pouvez réduire le stress physiologique et musculaire que le poisson subit. Pour vous aider, adaptez votre matériel à l’espèce ciblée et aux conditions. Ayez l’épuisette à portée de main.
- Tenir le poisson dans l’eau ou au-dessus de l’eau :
Toujours se mouiller les mains avant de tenir le poisson. Les poissons sont très glissants et peuvent facilement être lâchés. Lorsque vous tenez un poisson, gardez-le dans l’eau ou légèrement au-dessus de l’eau, pas au-dessus des bateaux ou de la terre. De cette façon, s’il tombe, le poisson retombe dans l’eau indemne.
- Saisir le poisson avec précaution :
Les poissons ont des organes internes sensibles, alors tenez-les doucement sans les presser. Évitez le contact des yeux et des branchies, car cela obstrue la respiration. Si un poisson est plus gros que votre main, utilisez les deux mains pour le tenir. Avec les poissons plus gros, saisissez la base de la queue et soutenez doucement le corps près des nageoires pelviennes. Rappelez-vous que dans l’eau les poissons ne sont pas soumis à la gravité. Par conséquent, placer un poisson à l’horizontale dans l’air, soumis à la gravité, peut entraîner de graves blessures à sa colonne vertébrale et à ses organes internes.
- Photographier le poisson mouillé :
Essayez de photographier votre poisson pendant qu’il est dans l’eau. Cela montre le poisson dans son élément et garantit qu’il peut respirer. Si vous soulevez rapidement le poisson pour une photo, gardez-le aussi près de l’eau que possible. Laissez également le photographe prendre les décisions – 3, 2, 1... Élever le poisson... et clic. Limitez l’exposition à l’air à 10 secondes ou moins.
- Laisser le poisson récupérer :
Si un poisson a perdu l’équilibre – les mouvements coordonnés de ses nageoires qui lui permettent de rester debout et de nager – il aura besoin d’être revigoré avant que vous ne le laissiez partir. La réanimation d’un poisson peut se faire dans l’eau en mouvement en immergeant le poisson et en tenant sa tête face au courant de sorte que l’eau coule dans sa gueule et sur ses branchies. S’il n’y a pas de courant, maintenez-le par la queue et laissez-le ventiler par lui-même sans faire de mouvement. En effet, contrairement à la croyance populaire, les mouvements de va-et-vient sont inutiles puisque, pour extraire l’oxygène, l’eau doit circuler de la gueule vers les branchies et non à l’inverse. Si possible, faites ces manipulations dans de l’eau propre afin d’éviter de faire circuler des débris et de la vase dans les branchies du poisson.
LES BASES DE LA PHOTOGRAPHIE DE POISSONS |
Lorsqu’il s’agit de manipuler le poisson que nous prévoyons de relâcher, nous venons de voir les conseils à suivre. Il en va de même pour la capture de ce moment en photos. Voici quelques éléments simples à prendre en compte la prochaine fois. |
- Assurez-vous que votre appareil photo est prêt à fonctionner :
Gardez votre appareil photo facilement accessible et assurez-vous qu’il dispose d’une batterie suffisante, d’une capacité de stockage et que les paramètres des conditions actuelles sont corrects. Cela vous permettra de photographier rapidement vos poissons et de les relâcher.
- 3, 2, 1, soulève, Clic :
En décomptant, les poissons restent moins longtemps hors de l’eau. Demandez au pêcheur de s’agenouiller et de garder le poisson immergé pendant que la mise au point et les paramètres de l’appareil photo sont réglés, puis communiquez lorsque tout est prêt. Un poisson mouillé est un poisson dégoulinant et est un excellent indicateur qu’un poisson n’est pas sorti de l’eau depuis longtemps.
- Soyez conscient des conditions :
Il y a des moments où les conditions ne permettent tout simplement pas de prendre une photo, et où la priorité est de relâcher un poisson le plus tôt possible. Peut-être choisissez-vous de ne pas prendre de photo parce que l’eau est particulièrement chaude, que le poisson a profondément engamé ou d’autres raisons. Il est tout aussi important de savoir quelles conditions peuvent nuire au sort des poissons remis à l’eau que de connaître les meilleures pratiques en matière de remise à l’eau.
Voir aussi :
Vidéo FFPS Apprendre à relâcher FFPS youtube
https://www.youtube.com/watch?v=NKrgin4L2l0
Ajouter un commentaire